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...Auguste SALAÜN (dit "Gus") .................. 1897-1976
30 mai 2012

Dans le livret accompagnant le volume 6 de


Dans le livret accompagnant le volume 6 de "l'anthologie des chants et musiques de Bretagne ( Ar Men ), consacré aux enregistrements historiques des sonneurs de couple biniou-bombarde, un article est consacré à Auguste Salaün. Dans ce CD, le couple A. Salaün - F. Bodivit y interprète quatre airs ( Gavotte de Bannalec, Bal, Marche des lutteurs, Sao Breizh-Izel ). Voici le texte de cet article:


                                              Auguste Salaün  (1897-1976) 


Digne représentant d'une famille de musiciens réputés de Bannalec (son grand-père, né en 1839, et son père étaient déjà sonneurs), "Gus" Salaün a mené sans interruption, jusqu'à son décès à 79 ans, une carrière musicale entamée dès l'enfance.

Au début du (XXème) sciècle, il sonne déjà avec son père, ou les compères de celui-ci (entre autres Boulic, Guyader, Coroller, et surtout Gestin, son parrain). Il anime les noces, qui durent souvent trois jours et trois nuits, mais sonne aussi aux foires du vendredi à Quimperlé, ou le samedi, lors des "festou al leur nevez" ("fêtes de l'aire neuve", où la danse permet de tasser le nouveau sol en terre battue d'une maison ou d'une aire à battre le blé).

Dans l'entre-deux-guerres, les sonneurs les plus talentueux doivent faire des concessions à un certain modernisme pour survivre. Cela ne gêne pas Gus, qui s'adapte facilement et intègre les nouveaux airs à la mode, du fox-trot à la valse musette, en passant par la mazurka, la scottische, voire parfois l'Internationale, sans abandonner les gavottes et les marches traditionnelles.

De même, il pratique différents instruments: il peut laisser la bombarde pour jouer du violon, de la clarinette ou du cornet à piston. Il monte d'ailleurs à la fin des années 1920 un orchestre de danse comprenant, outre la bombarde, accordéon, trompette, et autres instruments "modernes".

Très renommé, Gus est demandé dans toute la Cornouaille, jusqu'à la limite des montagnes, mais aussi dans le vannetais, jusqu'à Port-Louis, Saint-Vincent sur Oust ou Questembert. Plusieurs fois invité à la fête de l'Humanité, il est même allé sonner à Casablanca, en 1933, avec Bodivit, son compère préféré! C'est à cette époque (en 1931) qu'ils enregistrent à Paris quatre 78 tours.

Il continue à sonner après la Seconde Guerre mondiale, et est bien connu de tous les musiciens revivalistes des années 1950 et 1960. Il participe d'ailleurs à plusieurs concours organisés par la B.A.S.

En parallèle à cette riche carrière musicale, Gus tient un café au bourg de Bannalec, et est également parfois chauffeur de car.

Les anecdotes abondent sur ce savoureux personnage. Ainsi est-il, selon la légende, revenu d'un pardon en conduisant l'autobus avec ses pieds, tout en jouant de la bombarde!

Le style de Gus est tout empreint de virtuosité maîtrisée. Il se sert de toutes les possibilités techniques de la bombarde, parfois même au détriment du biniou, auquel il laisse peu de place pour s'exprimer. Impénitent emprunteur d'airs, il a réussi dans la lignée de son père et du sonneur aveugle Coroller, à créer un style propre à Bannalec, rapide, vif, chatoyant et très technique.



 

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